Tant de questions se posent lorsque s’opposent les principes propres au fonctionnement du champ du pouvoir politique et celui de la communication médiatique. Alors que nombreux sont les militants en faveur de la liberté de presse, de la liberté d’expression et du droit à l’information, les représentants de l’État défendent ardemment la valeur des secret d’États, statuant l’importance de préserver ceux-ci afin d’assurer la sécurité de protéger la nation comme principal argument.
Ainsi, l’opposition entre les principes propres au fonctionnement du champ du pouvoir politique et celui de la communication médiatique qui paraît quelquefois irréductible. Fort de ce postulat, il convient d’envisager des risques potentiels de conflits entre des gouvernants légitimés dans leur fonction par le suffrage du peuple et des médias jaloux d’une liberté inégalement adossée à des codes internes dits éthiques et déontologiques. Il s’agit alors ici d’étudier la bataille des légitimités entre ces deux champs. Pour illustrer ces propos, notre recherche évoque des exemples concrets de conflits ouverts entre la presse et le pouvoir, notamment le « scandale des commandites » au Canada ou affaire du journaliste Daniel Leblanc qui met en évidence le principe éthique de la protection des sources et le cas Wikileaks qui oppose la liberté de l’information et l’impératif de protection des secrets d’État.
Les cas Daniel Leblanc révélateur du « scandale des commandites » et la gestion difficile des informations relatées par Wikileaks, démontrent l’intérêt scientifique d’une recherche à la fois théorique et empirique, inédite en communication, et orientée sur cette bataille de légitimités qui tire sa source de principes opposés propres à chaque sphère, mais d’égale valeur en démocratie. L’affaire Snowden ravive la pertinence conjoncturelle d’une telle réflexion.